Le coin des Légendes

Le vigneron et le médecin

Les anecdotes sur des vignerons beaujolais que l’excès de boisson conduit un jour devant un médecin sont nombreuses. En voici deux exemples.
1 - C’est un homme qui va au docteur. Il était malade. Il avait un gros ventre. Il devait avoir la cirrhose du foie car il buvait beaucoup. Sa femme dit : « Je vais y aller avec toi parce que, tu comprends, je veux bien savoir ce que le docteur va te dire. Il va te dire qu’il faut pas tant boire, qu’il faut plus boire ».
- Et bien, d’accord, si tu veux.
Le docteur l’ausculte :
- Alors dites-donc, vous êtes du Beaujolais ?
- Ah oui ! je suis du Beaujolais.
- Vous buvez beaucoup ?
Alors la femme qui exagérait toujours :
- Oh ! s’il boit beaucoup ! Il boit au moins un broc par jour ! (ça faisait 15 litres).
- Ah, dit le docteur, il faut être raisonnable. Je vous dit pas qu’il faut supprimer le vin, mais, disons, il faudrait diminuer de moitié.
Il était bien content, parce que, comme sa femme avait exagéré, ça lui faisiat encore quasi 8 litres à boire !

2- N’écoutez pas les médecins qui disent de ne pas boire de vin parce qu’il donne la cirrhose du foie ; je connais un bon vivant qui buvait une pièce de vin (215 L) par mois, et un jour il tomba malade.
On fait venir le médecin qui lui tâte l’estomacet le ventre et qui lui trouve une cirrhose dangereuse ; il lui donne un bon régime avec du lait et lui défend de boire du vin ; à part, il dit à la femme que son homme était perdu et qu’il n’en avait que pour quelques semaines.
Notre malade se mit au régime, buvait du lait devant sa femme, et du vin par derrière, et n’allait pas plus mal. Plusieurs mois après, le médecin revint, et il ne savait que dire de voir son malade en vie ; il expliquait ça à sa façon, et disait dans son patois que c’était une « cirrhose lente ».
Sûrement que la maladie allait doucement, parce que, depuis des années, le malade est toujours en vie ; il continue à boire le lait que sa femme lui apporte, et, quand elle ne le voit pas, il boit de bons canons.
Et à présent, me dites-vous, qu’est-ce-que le médecin en dit ?
Il ne dit plus rien : il est mort !

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